À l'occasion de la Semaine des Cultures Étrangères en partenariat avec le FICEP (Forum des Instituts Culturels Étrangers à Paris)

ARTS VISUELS
Du jeudi 23 septembre au samedi 2 octobre
Blanche maison
Projection de photographies de Sladjana Stankovic
En partenariat avec le 100, dans le cadre du Projet 12X12

Une grande maison blanche, là-haut, au bord de la ville. C’est là que vivent les protagonistes d’une autre histoire des Balkans. En franchir le seuil, la première fois, c’est comme s’enfoncer dans les ténèbres. Les longs couloirs étroits, les plafonds bas, les recoins mal éclairés d’où suintent l’humidité et la solitude accumulées. Des petites mains, les doigts froids, m’entraînent dans leur monde.
J’ai voulu essayer de raconter leur histoire. Celle d’enfants abandonnés mais doués d’une force et d’une énergie qui ne vous lâche plus. Au réveil, les pas qui s’animent peu à peu en cherchant les chaussures, les mains qui s’évertuent à refaire encore leurs pauvres lits, les cavalcades vers le petit déjeuner. Une autre journée qui commence. Dehors, au pied des montagnes, l’hiver, dur.
Leurs jours sont faits d’attente et de jeux. Ils jouent, ils attendent. Attentifs, attachés les uns aux autres, attachés aussi à cette maison, obscure, si présente. Leurs yeux vous dévisagent, vous sollicitent, vous interrogent.

Sladjana Stanković est née en 1966 à Trstenik en ex-Yougoslavie. Elle vit et travaille à Paris depuis 2002. Photographe associée à la Maison d’Europe et d’Orient depuis 2007, elle est également photographe officielle de la BULAC (Bibliothèque universitaire des langues et civilisations). Elle a exposé ses photos à Paris à plusieurs reprises depuis 2002. Le thème principal de son travail est la relation entre l’être humain et son paysage urbain.


EXPOSITION
Vendredi 24 septembre, 19h -Vernissage
Entrée libre

Sur la frontière - Regard sur le Haut-Karabagh
L’Artsakh (ou Haut-Karabagh) est situé dans le Caucase.

Sur la Frontière
est un point de vue sur ce pays, marqué par de merveilleuses montagnes et une histoire turbulente, à travers le regard de deux étrangers : l’artiste finlandais  Sebastian Boulter et la photographe espagnole Natxa Pomar, qui l’ont parcouru ensemble durant l’été 2009.
Boulter explore le silence et l’immatérialité des lieux par un mur fait de dessins, et capture par la vidéo les émotions qu’ils lui inspirent. En résonance, Natxa Pomar développe une série de photos du théâtre de Stepanakert - un espace onirique, comme suspendu dans le temps. Ces visions différentes et complémentaires de l’Artsakh ont quelque chose en commun : elles sont toutes deux situées sur une frontière - murs, portes, rideaux, tout semble surgir d’un entre-deux-mondes, quelque part dans les montagnes.

En partenariat avec l’Association de Soutien au Haut-Karabagh.

Exposition visible jusqu'au 3 octobre inclus. La galerie étant régulièrement raison pour diverses activités, il est recommandé de nous contacter avant votre venue au 01 40 24 00 55


Cours de langues
Samedi 25 et dimanche 26 septembre
Entrée libre

Passeport pour les langues

en partenariat avec la FACEF - Fédération des associations culturelles européennes en Ile-de-France

Pour la troisième année consécutive, la Maison d’Europe et d’Orient et la Fédération des Associations culturelles européennes en Ile-de-France vous invitent à un voyage parmi les langues d’Europe. Initiez-vous gratuitement à dix langues, et découvrez les locaux de l’Association des Originaires et Amis des pays tchèque et slovaque et de l’Atelier parisien de Langues et de Cultures slaves, où les cours auront lieu.
Nombre de places limité à 15 personnes par cours. Réservation auprès des lieux d’accueil.

Samedi 25 septembre
Lieu : Association des Originaires et Amis des Pays tchèque et slovaque (AOTS), 8 rue Bachelet, 75018 Paris, métro Château rouge ou Lamarck-Caulaincourt
13h00 : Roumain, par Marina Dumitriu
14h30 : Slovaque, par Ivana Necasova
16h00 : Lituanien
17h30 : Slovène, par Meta Klinar
Réservation : Daniel Compagnon, 06 07 02 17 60 ou Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Dimanche 26 septembre
Lieu : Atelier parisien de Langues et de Cultures slaves, 7 rue de la Fidélité, 75010 Paris, métro Gare de l’Est
10h : Russe, par Larissa Guillemet
11h30 : Biélorussien, par Larissa Guillemet
13h : Tchèque, par Ilona Ponavicoca
14h30 : Serbe, par Natasa Dzigurski-Dubajic
16h : Albanais, par Fatimé Neziroski
17h30 : Bulgare, par Tsenka de Marco
Réservation : Natasa Dzigurski-Dubajic, 06 22 90 46 46 ou Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

DÉBATS
Dimanche 26 septembre
Entrée libre
- 15h
Langues de mammouths, ou comment faire intégrer la diversité linguistique à l’Éducation nationale ?
En partenariat avec la BULAC - Bibliothèque universitaire des langues et civilisations
Débat animé par Virginie Symaniec, avec Alain Wallon, responsable linguistique à la Représentation de la Commission européenne en France, Christian Tremblay, président de l’Observatoire européen du Plurilinguisme, Geneviève Zarate, Professeur des universités, Directrice de l'équipe de recherche EA 4514 PLIDAM (Pluralité des Langues et des Identités Didactique, Acquisition, Médiations).
La France s'inscrit dans une tendance générale en Europe : l'apprentissage des langues vivantes à l'école, priorité des ministères successifs depuis 1989, a désormais dépassé le cap de l'expérimentation pour s'inscrire en discipline obligatoire dans les programmes scolaires. Toutefois, cette politique, dont la réussite est fortement conditionnée, reste encore hésitante et inaboutie. Le signe le plus manifeste en est l'incapacité à servir de bouclier pour contrer l'anglicisation galopante, alors même que l'ambition de l'école est d'ouvrir à l'altérité et de sensibiliser les élèves à la diversité des langues et des cultures…

- 18h
Entrée libre
Langues de vipères, ou comment traduire les grossièretés?
Débat animé par Alexandre Asanovic  avec Sedef Ecer, Mirella Patureau, Virginie Symaniec et Séverine Magois

Pour les traducteurs, transposer les « gros mots » d’une langue vers une autre se révèle souvent être un véritable casse-tête. Jurons et insultes sont en effet ancrés profondément dans un système linguistique, des représentations culturelles et des fonctions sociales spécifiques, de sorte que les en détacher entraîne dans bon nombre de cas une altération de sens. Et la perte n’est pas anodine : ces mots et expressions mettent en jeu le rapport à la sexualité, au sacré, à la famille, à l’ordre social, et sont par suite des marqueurs des tensions multiples qui traversent, ou on traversé, à telle époque de son histoire, une société. Analyse avec nos invités.

CONFÉRENCE
Du 27 septembre au 1er octobre - 19h
Entrée libre
Cycle de conférences sur les langues et les littératures du Caucase
En partenariat avec la BULAC

Au début du XXe siècle, on recensait plus de 90 langues dans la région du Caucase, située aux confins de la Russie, de la Turquie et de l’Iran. Certaines, comme l'oubykh, ont déjà disparu et d'autres sont menacées à échéance de 2 ou 3 générations. L'oubli est encore plus marquant pour les dialectes ou les sous-dialectes, bien souvent parlés dans un seul village de montagne, parfois de population linguistique mixte et qui se retrouvent submergés soit par la langue minoritaire adjacente, soit par une langue plus prestigieuse.

Bernard Outtier, linguiste, directeur de recherches au CNRS, au Centre Georges-Dumézil d'études comparatives sur le Caucase et professeur de littérature arménienne à l'Université de Genève, nous emmène à la découverte de ce vivier linguistique européen prodigieusement riche mais gravement menacé, à travers un cycle de 5 conférences.

L - 27 Septembre
Caucase, la montagne des langues – cadre général
M - 28 Septembre
Langues et littératures du groupe du Nord-Ouest (adyghé, abkhaze, oubykh…)
M - 29 Septembre
Langues et littératures du groupe du Nord-Est (tchétchène, ingouche, langues du Daghestan)
J - 30 Septembre
Langue et littérature ossètes
V - 1er Octobre
Langues et littératures arméniennes et géorgiennes

VERNISSAGE, LECTURE, RENCONTRE
Samedi 2 octobre - 17h
Entrée libre
Des Chevaux à la fenêtre
de Matéi Vişniec
Lecture d’extraits par Alexandra Badea et Matéi Visniec. Rencontre avec Matéi Visniec, Alexandra Badea, metteur en scène, Mirella Patureau, traductrice, et Benoît Vitse, metteur en scène et ancien directeur du Centre culturel français de Iaşi.

Les textes de Matéi Visniec, auteur roumain le plus joué dans son pays d’origine, sont également jouées dans le monde entier de Hollywood à Téhéran. Une vingtaine de ses pièces ont été publiées en français, dont la plupart ont été créées en France, notamment au festival d'Avignon.
Les Chevaux à la fenêtre, pièce interdite en Roumanie en 1987 a permis à Matéi Vişniec d'être révélé au public francophone, lors des Journées d'auteurs organisées par le Théâtre des Célestins, à Lyon. Il s'agit une allégorie grotesque sur la guerre, sur la manipulation au nom des grandes idées, sur l'absurdité de l'héroïsme, sur le vide qui se cache très souvent derrière des concepts comme "patrie" ou "devoir".
Dans Mais qu’est-ce qu’on fait du violoncelle ?, un homme muni d’un journal, une femme à voilette, un vieil homme à la canne sont assis dans une salle d'attente. Dans un coin, l'homme au violoncelle joue sans arrêt de son instrument. Les autres commencent par l'écouter et l'apprécier, mais très vite, la mélodie répétitive et obsédante les rend fous…
Pièces traduites du roumain par l’auteur, avec le concours de l’Institut culturel roumain.

RÉCITAL
Samedi 2 octobre - 20h
Entrée libre
La Ville d’un seul habitant
suivie de Comment battre tambour quand le coeur bat la campagne Textes de Matéi Visniec par M. Delagare & Cie
avec Sébastien Maillet (violon) et Aurélien Rozo (guitare)

« C’EST D’ABORD
La Ville d’un seul habitant, c’est d’abord un recueil de poèmes inédits, des poèmes de jeunesse drôles et sensibles, des poèmes d'avant le théâtre qu'il écrit aujourd'hui. Oui, Vişniec est l'auteur roumain le plus joué en France. Normal, me direz-vous, il y vit et travaille depuis tellement longtemps qu'il en est devenu français. Eh oui ! Mais savez-vous qu'il est aussi l'un des auteurs d'ici les plus joués là-bas ? Normal, puisqu'il y est né. Avec lui la langue voyage et le français aussi. Bref, ses cheminements sont aussi absurdes que le théâtre qu'il aime, absurde et surréaliste comme son écriture et pourtant tellement simple, vrai et sensible comme sa poésie, et c'est parce qu'elle nous touche qu'elle vous atteindra aussi...


ET AUJOURD'HUI,
je la chante comme un cadeau et je vous l'offre comme la cerise du gâteau d’anniversaire de Matéi. Soyez prêt, même à l'improvisation au détour d'une image ou au retour d'une mélodie "chairement" acquise. Avec mes complices musiciens, nous soulignerons la musique de ses mots par nos phrases musicales comme un don larme à l'œil et sourire aux lèvres, comme la main sur le cœur d'une ville d'un seul habitant pour qui bat maintenant pour tous les autres. »

CINÉMA
Dimanche 3 octobre à partir de 15h
Entrée libre

15h00 – Kosovo – Kosovë, de Julien Laignez et Cédric Defert (France, 2010, 52’)

À la une de l'actualité pendant la guerre, le Kosovo, aujourd'hui indépendant depuis deux ans, se construit dans l'anonymat. Kosovo-Kosovë retrace les premiers pas de cette jeune démocratie, symbole des guerres yougoslaves des années 1990. Avant, pendant et après l'indépendance, pendant plus de deux ans, le film suit la vie quotidienne de 6 personnages albanais, serbes et goranis, qui tentent, tant bien que mal, de s'inventer un destin commun. A travers ces rencontres, Kosovo-Kosovë dresse un portrait sensible des Kosovars d'aujourd'hui, pris entre un passé douloureux et un avenir qu'ils rêvent européen.
Projection suivie d’une rencontre avec les réalisateurs.

16h30 – Géorgie, pour l’amour du vin, de Pierre Goetschel (Allemagne/France, 2009, 52’)

Ancienne cave à vin de l’empire soviétique, la Géorgie subit depuis plusieurs années un embargo russe sur le symbole même de l’identité géorgienne : la vigne et le vin. Dans ce contexte tendu et à travers la chronique de trois caves, celles d’un vieux paysan, d’une coopérative de vignerons, et d’une compagnie aux standards occidentaux, le film tisse le récit d’une métamorphose, entre tradition millénaire, héritage soviétique et passage rapide à l’économie de marché.
A l’heure de la mondialisation et d’une nouvelle industrialisation de ses vignes, comment ce petit pays encore très rural, berceau revendiqué de la vigne, saura-t-il conserver une identité et des traditions revendiquées comme millénaires ?
Projection suivie d’une rencontre avec le réalisateur.

18h00 – Visite nomade, de Hervé Portanguen (France, 2003, 54’)

Une historienne kazakhe voit son rêve se concrétiser avec la première reconstitution d’une tente-palais des tribus Saka du troisième millénaire avant notre ère. La fabrication de cette yourte palais nécessite des mois de travail et le recours à des techniques oubliées. Réalisée dans le cadre des échanges avec la ville française, Rennes, la tente-palais va parcourir plus de 7 000 km pour y être exposée et pour devenir, de retour dans son pays, un monument fédérateur des peuples qui forment la jeune nation du Kazakhstan.
Projection suivie d’une rencontre avec le réalisateur et Alua Tolkinbekova

19h30 – Au-delà de la vengeance – La Besa de Luce, de Nathalie Rossetti et Turi Finocchiaro (Belgique/France, 2008, 52’)

En 1991, en Albanie, le fils de Luce fut assassiné. Suite aux désordres qu’a connus le pays et au travers de l’expérience personnelle et spirituelle de cette femme qui a décidé de pardonner le meurtrier de son fils en suivant la "Besa" prévue par le Kanun de Lek Dukajin, nous ferons un parcours historique, religieux et social dans l’Albanie d’aujourd’hui. Aujourd’hui, "le pardonné" considère Luce comme une nouvelle "Mère" : grâce à elle, il est complètement réhabilité face à la société… Luce est désormais médiatrice de paix pour aider d’autres familles engagées dans le processus de la "loi du sang".