La pièce

2 minutes 24 secondes, le temps de parcours du métro entre deux stations. Deux personnages dans un wagon. Ils sont seuls, prenant la même voiture tous les jours pour rentrer du travail. Un papier tombe de la serviette de l'homme et un échange de lettres va s'amorcer. Une histoire d'amour épistolaire avec les difficultés de chacun dans sa vie privée, avec son conjoint qui conduit à des rendez vous étranges, des princesses dans leur tour ou des envies d'acheter des balles de révolver pour se débarrasser de son conjoint et de ses enfants. Jusqu'où iront-ils ? La fin surprenante, inattendue et tragique nous donne-t-elle des clefs pour comprendre cette histoire ? La réalité, la banalité quotidienne, dérive peu à peu vers l'illusion, le rêve, enfin vers une chute dans le vide.

2'24" est publié dans En torno al azar. De C.L.T (Colección Laboratorio Teatral 03)

Les auteurs

Jeronimo Cornelles

Né à Miramar en Argentine en 1976. Il est diplomé en Gestion et production des arts scéniques à l'Université de Valencia. Il a suivi les cours d'arts scéniques à l'Atelier de la Salle Escalante ainsi que des cours de dramaturgie et de mise en scène. Il partage son travail d'écrivain, d'acteur et de metteur en scène avec la direction artistique de la compagnie valencienne Bramant Teatre. Comme auteur il a écrit plusieurs textes qui ont été publiés et qui lui ont valu plusieurs Prix. Il a écrit entre autres Reencuentros (2009), 2'24" (2008), Decir adios cinco veces (2007), Constuyendo a Veronica (2006), El ultimo beso (2005).

Pascual Carbonell Segarra

Né à Alicante en 1976. Ingénieur diplomé en Travaux publics de l'Université d'Alicante. Entre 1996 et 1998 il est président de l'Association de Théâtre Universitaire. En 1997 il fonde avec d'autres compagnons le groupe Atiza Teatro qui présente leurs œuvres. Il a suivi une formation d'acteur et de metteur en scène. Actuellement il dirige la Chaire de théâtre de l'Université d'Alicante. Il a écrit entre autres El aprobado (1998), Cuarto creciente, cuarto menguante (1999), Mi mama me mima (2001), Yo mate a Mary Poppins (2007) 2'24" (2008), Bailamos a la pelicula (2009), Esta noche o nunca (2010)

Extrait en espagnol

Carta 4

Ella.

Lunes, 29 de octubre.

Querido señor Marcos.

Le reconozco que mientras escribo estas palabras estoy un poco nerviosa; aunque también sé que esta sensación de ser devorada por cientos de lombrices no será nada en comparación a cómo me sentiré cuando mañana deje este papel en el vagón junto a la puerta de salida.

Confieso que realmente dudo en saber si mi cerebro será capaz de dar la orden de depositar esta nota sobre el asiento sabiendo que usted estará atravesándome con su mirada.

¿Sabe? Deseaba tanto que llegara el viernes para ver si obtendría su respuesta que apenas pude dormir en toda la noche. Me sentía igual que cuando de niña, excitada ante la visita inminente de Papá Noel, me quedaba toda la noche en blanco, sin dormir.

 Querido señor Marcos, le confieso que cuando su primera nota llegó a mis manos dudé en si realmente era para mí o simplemente fue el azar quién provocó que aquellas palabras suyas se cayeran de su maletín. Le confieso también, que aún hoy, lo sigo dudando.

Por favor, si es así, no me lo diga.

Detesto la caridad.

 Si es así, simplemente no vuelva a escribirme y, entonces, prometo que yo jamás volveré a mirarle y tampoco le volveré a preguntar lo que ahora estoy a punto de escribir:

¿Para qué quiere usted dos balas de 9mm?

 

Carta 5

Él.

Martes, 30 de octubre.

 Las dos balas de 9mm son para matar a un ciervo.

 ¿Sabe? Hace días que apenas duermo pensando en usted y en sus cartas. El insomnio, mi otro compañero de viaje, me consume trayendo hasta mí su imagen cargada de deseo.


Carta 6

Ella.

Miércoles, 31 de octubre.

Señor Marcos, usted no tiene aspecto de cazador. ¿O tal vez sí?

PD: Para el insomnio no hay nada como dos diazepanes y un buen trago de ginebra.

 

Extrait en français

4e lettre

Elle

Lundi 29 octobre

Cher Monsieur Marcos,                                                                                                                     

Je dois reconnaitre qu'en écrivant ces mots je suis un peu nerveuse, même si je sais aussi que cette sensation d'être dévorée par des centaines de vers de terre ne sera rien en comparaison de ce que je sentirai lorsque demain je laisserai ce papier dans le wagon à côté de la porte de sortie.

Je confesse que je doute de savoir si mon cerveau sera capable de donner l'ordre de déposer cette note sur le siège sachant que vous me traversez de votre regard.

Vous savez ? Je désirai tant qu'arrive le vendredi pour voir si j'obtiendrai votre réponse que j'ai à peine pu dormir de toute la nuit. Je me sentais comme quand, enfant, excitée devant la visite imminente du Père Noël, je passais toute la nuit blanche, sans dormir.

Cher Monsieur Marcos, je vous confesse que lorsque votre première note est arrivée dans mes mains j'ai douté si elle était réellement pour moi ou si c'est simplement le hasard qui a fait que ces mots à vous ne tombent de votre serviette. Je vous confesse que même maintenant je doute encore.

S'il vous plait, s'il en est ainsi ne me le dite pas.

Je déteste la charité.

S'il en est ainsi, simplement ne m'écrivez plus et alors je promets que je ne vous regarderai plus jamais et que je ne vous redemanderai plus ce que maintenant je suis sur le point de vous écrire.

Pourquoi voulez-vous deux balles de 9mm. ?

5e lettre

Lui

Mardi 30 octobre

Les deux balles sont pour tuer un cerf.

Vous savez ? Cela fait des jours que je dors à peine en pensant à vous et à vos lettres. L'insomnie, mon autre compagnon de voyage, me consume en apportant jusqu'à moi votre image chargée de désir.

6e lettre

Elle

Mercredi 31 octobre

Monsieur Marcos, vous n'avez pas l'air d'un chasseur. Ou peut-être que si ?

PS. Pour l'insomnie il n'y a rien de mieux que deux diazépam et un bon verre de gin.

Texte écrit en 2008

Pièce créée en 2008 au Bramant teatro à Valencia

47 000 signes

Le texte a été traduit en italien et créé au Teatro dell Orologio à Rome en 2011

Personnages

1 homme

1 femme

Pièce traduite en français.

Droits Irène Sadowska

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